Lors de la réforme du calendrier de 45 AC (réforme effectuée sous l'égide de Jules César, c'est pourquoi on parle de calendrier julien), Janvier devient le 1er mois de l'année (au lieu de mars) et est logiquement consacré à IANVS, dieu des commencements, des carrefours, le dieu aux deux visages (= bifrons). cf. janua, ae, f = la porrte
Il était déjà honoré par les Etrusques sous le nom de Culsans, les autres peuples du Latium et les Samnites. C'est Romulus qui l'aurait introduit à Rome, où il était très populaire. Il est célébré comme le "deorum deus" (le dieu des dieux) par les chants des Saliens (prêtres créés par le 2nd roi de Rome, Numa Pompilius). Numa Pompilius lui fit construire un temple sur le Forum.
Janus, Musées du Vatican, Rome
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Sur le territoire de la future Rome, Janus aurait fondé une forteresse
sur l’une des sept collines qui porte son nom : le Janicule. Son épouse
Juturna serait une très ancienne divinité du Latium préposée aux
sources. Le dieu Janus lui-même se présente au poète Ovide.
« Tout ce que tes yeux embrassent, les cieux, l’Océan, les nuages et la
terre, c'est à ma main qu'il est donné de les fermer ou de les ouvrir ;
c'est à moi qu'on a confié la garde de cet univers immense ; c’est moi
qui le fais tourner sur ses gonds. […]
Je garde les portes du Ciel avec
l'aimable cortège des Heures : pour sortir et pour rentrer Jupiter
lui-même a besoin de mes services. […]
Apprends maintenant la raison de
mon apparence, bien que tu la connaisses déjà en partie. Toute porte
possède deux faces : l’une regarde les gens vers l’extérieur, l’autre le
Lare de la maison vers l’intérieur. Et de même que votre portier, assis
près du seuil de la maison, voit les entrées et les sorties, de même
moi, portier du palais céleste, j’examine en même temps l’Orient et
l’Occident. Pour ne pas perdre de temps à tourner la tête, je peux
suivre des yeux sans bouger le corps. »
Ovide (43 av.-18 ap. J.-C.), Fastes, livre I, vers 117-144 (traduction Nisard, revue A. C.).
Janus est aussi présent dans un jeu de "pile ou face" très apprécié des enfants romains.
« Janus fut le premier qui frappa des monnaies de bronze et il témoigna un tel respect pour Saturne qu’il fit frapper d’un côté un navire, parce que Saturne était arrivé sur un bateau, et de l’autre l’effigie du dieu à deux têtes, pour transmettre son souvenir à la postérité. On en trouve une preuve dans cette espèce de jeu de hasard où les enfants jettent des deniers en l'air en disant capita aut navia ("têtes ou vaisseaux").
Macrobe (env. 370-430), Saturnales, livre I, 7 (traduction A. C.).
L'Arc de Janus à Rome, sur le forum Boarium (non loin de la Bocca della Verita). Début du IVs. PC
Temple dit "de Janus" à Autun (Augustodunum) en France, Saône-et-Loire. Edifice cultuel d'inspiration celto-romaine. 2e moitié du 1er s. PC