"Sed neque ramosa numerabis in ilice glandes,
Nec quot apes Hyblae, nec quot in Alpe ferae,
Nec mihi tot positus numero conprendere fas est :
Adicit ornatus proxima quaeque dies."« On compterait les glands d'un vaste chêne, les abeilles de l'Hybla, les bêtes fauves qui peuplent les Alpes, plutôt que le nombre infini de parures et de modes nouvelles que chaque jour voit éclore. »
Ovide, Ars Amatoria, 3, 149-152
Différents textes évoquent en latin des secrets de beauté... La troisième partie du traité d'Ovide, Ars Amatoria, dispense d'ailleurs ses conseils aux jeunes femmes qui veulent plaire.
* les bijoux
Hos digitis suspendere et inos ac ternos auribus feminarum gloria est, subeuntque luxuriae eius nomina externa, exquisita perdito nepolatu, si quidem, cum idfecere, crotalia appellant [...] ; cupiuntque iam et pauperes [...] Quinet pedibus, nec crepidarum tantum obstragulis, sed totis socculis addunt, neque enim gestare iam margaritas, nisi calcent ac per uniones etiam ambulent, satis est.
Les femmes mettent leur gloire à en charger leurs doigts, et à en suspendre deux et trois à leurs oreilles. Il y a pour cet objet de luxe des noms et des raffinements inventés par une excessive corruption. Une boucle d'oreille qui porte deux ou trois perles s'appelle grelot, comme si les femmes se plaisaient au bruit et au choc de ces perles. Déjà les moins riches affectent ces joyaux ; elles disent qu'une perle est en public le licteur d'une femme. Bien plus, elles en portent à leurs pieds; elles en ornent non seulement les cordons de leur chaussure, mais encore leur chaussure tout entière; ce n'est plus assez de porter des perles, il faut les fouler et marcher dessus.
Pline l’Ancien, Histoire naturelle, 9, 114.
Les femmes portaient de nombreux bijoux, en témoignent les fouilles archéologiques mais aussi les fresques et mosaïques.
Venus, statue conservée au Musée archéologique de Naples
bijoux romains (Pompéi) bijoux étrusques
D'ailleurs, il semblerait que les femmes romaines aimaient trop les bijoux: Pline l'Ancien se moque d'elles ci-dessus. Et on a même légiféré à ce sujet: la loi OPPIA édictée pendant les guerres puniques (215), interdisait aux femmes de porter des bijoux trop luxueux et des vêtements de couleur (la pourpre était un produit de luxe). Il s'agissait d'une loi somptuaire*, qui incitait les Romains et les Romaines à plutôt consacrer leurs dépenses à la guerre qu'au luxe. Cette loi a été abrogée vingt ans plus tard, à la demande des femmes et malgré l'opposition de Caton.
Le texte de la loi Oppia, en traduction
* le maquillage
"Apprenez, jeunes filles, quels sont les soins qui embellissent le visage, et les moyens à employer pour conserver votre beauté." OVIDE Cosmétiques
Concernant le maquillage, Ovide, par exemple, en
révèle quelques secrets, et livre même des recettes: les ingrédients sont parfois curieux: orge, ers, œufs, corne de cerf, oignons de narcisse,
épeautre ou encore miel. Les Romaines utilisaient du carmin pour rehausser leur teint, voire même des onguents à base de plomb pour éclaircir le teint.
Lire Les cosmétiques en traduction
Non faciem coloribus ac enociniis polluisti ; numquam tibi placuit uestis quae nihil amplius nudaret cum poneretur.
Tu
n’as pas souillé ton visage de fards et d’artifices ; jamais il ne t’a
plu de porter ces vêtements qui jamais ne rendent plus nus que
lorsqu’ils sont portés.
Sénèque, Consolation à Helvia, 16, 4.
Liens vers un "tuto" beauté antique:
https://www.arretetonchar.fr/damoiselle-et-si-les-youtubeuses-beaute-avaient-toujours-existe/
Lien vers un article passionnant:
L'année dernière à Londres, sur le site d'un temple romain du milieu du II ème siècle, des archéologues trouvaient dans la boue un pot en étain pratiquement intact. Son contenu, une crème blanche légèrement granuleuse, a traversé les siècles grâce au couvercle de la petite boîte resté hermétiquement clos. Cette découverte a offert aux scientifiques une opportunité de percer un secret de beauté utilisé par les femmes romaines de l'antiquité. Le biochimiste Richard Evershed et son équipe, de l'université de Bristol, ont publié dans Nature les résultats de leurs analyses.
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