mercredi 27 mai 2015

Qui bene amat, bene castigat!

C'est le proverbe que les latinistes appliquent consciencieusement...

"Adjuro te, dei infere, et demando ex hoc momento crudes Philippum et animum ejus ex eo ducis ad infernum. 
Te rogo collidas ossa, manes in carcere et frigas corpus ejus."
Magali

"Daemon, deprecor ut non permittas sanitatem et incidas, crucies Philippum. 
Deprimas et frigas corpus ejus. Te adjuro ut Philippum occidas."
Yèmi

Et la réponse de l'intéressé...
"Adjuro te, Shupakabrah, quicumque es, collide et crucie Magaliam. 
Deprecor te, Makalala,per eum qui te resoluit, incende Magaliam Adeyinkam.
Consecro meum verbum mortis Magaliae Adeyinkae." 
Philippe

"Vos adjuro, dei inferi, vos deprecor ut Marionam ducatis ad infernum et frigatis, ardeatis, incendatisque.
Proserpina, Marionam crucia et non spiritum relinque.
Pluto, te rogo ut Marionae cadaver male dicatur et scorpionis arachneisque morsus ematur."
Julia

"Vos adjuro, de inferi, quicumque estis, vos deprecor ut collidas et crucies Juliam Grimalam. 
Tibi commendo, Hecate, ut deprimas et frigas et incendias Juliam Grimalam. 
te deprecor, Proserpina, incide neque spiritum Juliae Grimalae relinque. 
Te rogo, Pluto, duc ad infernum Juliam Grimalam.
Habe solum in mente ut verba mea faciant ex hoc momento.
Iao Iasdas oorio aeia." 
Héloïse

" Te adjuro, quicumque es, daemon, te rogo, crucia arachneae morsu Heloisam Thuam Pingam Onam. Duc eam ad infernum.
Non spiritum ejus relinque.
Equum incite in adversa" 
Marion

mercredi 6 mai 2015

Archéologie au Bénin


Lors des travaux pour faire une route de contournement, la coopération danoise (qui prenait en charge la route, groupe MAERSK) a découvert des "grottes" creusées dans le sol. Il y en a en fait des centaines sur le plateau d'Abomey, celles-ci ont été creusées entre le XVIe et le XVIIIe s. pour les plus récentes, et il est certain qu'elles n'ont jamais servi d'habitat permanent. Il semblerait qu'elles fassent partie d'un dispositif de guerre: les guerriers vivaient le temps voulu dans ces grottes (toujours une chambre principale dans laquelle on descend par une sorte de puits, et une ou deux voire plus chambre(s) secondaires, plus une chambre au toit plat qui sert de citerne: l'eau ruisselle dans les chambres au plafond voûté mais coule en quantité dans celle au toit plat. Un système de déversement est prévu pour éviter d'inonder toutes les chambres). Elles ont été réutilisées ensuite, comme citernes, réserves, comme cachettes également... On peut descendre dans une en particulier:
L'intérieur d'une deuxième chambre.


Dans la chambre principale, 
           la niche pour la lampe à huile,               l'autre niche, plus grande, sert de                                                     garde-manger

A partir de ces premières découvertes, les archéologues danois ont mené d'autres campagnes de fouilles: ce qui les a intrigués c'est que dans une grande partie des vons de Bohicon, il y a des scories en grand nombre. Pas de volcan en vue, donc les scories proviennent d'une industrie d'extraction du fer (il y a beaucoup de filons de minerai de fer dans la latérite). Et plus étonnant, on a repéré aussi des hauts-fourneaux. Ce qui est fou, c'est que la datation au carbone 14 permet d'affirmer qu'il y eut sur le site de Bohicon, là en l'occurrence:
On ne voit rien bien entendu: le site a été recouvert après les fouilles. 


une immense cité, couvrant plus de 500 hectares, le siège d'un pouvoir centralisé, de 1000 avant JC à 1400/1500 ap JC, soit la deuxième plus grande ville d'Afrique de l'époque après l'Egypte! 
Les archéologues ont utilisé le magnétomètre pour circonscrire la cité et la zone de production de fer. La ville était faite de grandes huttes rondes ou de maisons avec des murs d'argile. Le diamètre des maisons dépassait 7 mètres, la pièce à vivre mesurant près de 50 mètres carrés. On a également observé qu'il y avait une grosse production d'huile de palme: on a la preuve de la plus ancienne production d'Afrique.
 Restes de hauts fourneaux dans une von de Bohicon


Pour donner 2kg de fer, on a besoin de 35kg de minerai de fer et environ 39kg de charbon de bois, il reste alors 23 kg de scories. Pour produire le charbon de bois nécessaire à la production de seulement 2 kg de fer, il faut couper tous les arbres sur une surface de 100 mètres carrés de forêt. 
Ainsi, cette industrie du fer expliquerait ce qu'on appelle le "Benin Gap" (= le trou du Bénin) et qu'on ne s'expliquait pas jusque-là. L'énorme production de fer était exportée, sans doute vers l'Afrique du nord. Elle s'est brutalement arrêtée vers 1500 ap. JC pendant une période de grande sécheresse qui a dû ralentir la repousse des forêts. Pour produire du fer, on coupait énormément de bois pour faire du charbon et c'est sans doute ce manque de bois qui a fait cesser la production (dans la période des royaumes d'Abomey, on importait le fer). Le "trou du Bénin" est un large trou dans la ceinture de forêt tropicale humide entre le Ghana et le Nigéria; les êtres humains auraient ainsi provoqué sur la nature un véritable et durable désastre entre 500 et 1000 environ au sud du Bénin...

On a encore découvert bien d'autres choses, en particulier en fouillant les tas de scories, les tombes etc... Il semblerait bien que le culte vaudou est très très ancien...